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La Ménagerie de Verre

de Tennessee Williams

>>> avec Catherine Rich

Malgré ses errances à travers le monde, Tom est rattrapé par ses souvenirs qui lui collent à la mémoire : sa mère, Amanda, abandonnée par son père, les a fait vivre sa sœur et lui dans l’idéalisme de sa jeunesse dorée : les grandes plantations du sud de l’Amérique. Cette maman a élevé ses enfants dans une vision illusoire d’un monde évanoui. De fait, le frère et la sœur ne trouvent prise dans la réalité.

La mère, après l’échec de belles carrières convoitées pour ses enfants, s’ingénie à trouver des solutions, notamment en spéculant sur le mariage de sa fille avec un monsieur bien. Les vues se sont portées sur Jim, un jeune autrefois flamboyant, aujourd’hui en difficulté mais optimiste pour l’avenir.

Notes de mise en scène

Cette parabole sur la famille et la société résonne cruellement à notre époque. Tennessee Williams, cinquante ans plus tôt, décrit un phénomène qui fait actuellement partie de plus d’une vie : cellules familiales monoparentales fragilisées, grands enfants à la maison repliés sur eux-mêmes, sans travail. Au-delà de la modernité du propos, l’auteur travaille dans l’étoffe de la mémoire subjective. Le quotidien est décrypté pour cerner et rendre compte de l’attachement sentimental d’une famille et de la difficulté de vivre avec et sans cette accroche. Cette pièce est à l’image du théâtre ; ce n’est pas le réel qui intéresse mais la vision qu’on en a, chargée d’émotions et de significations multiples. Elle nous indique le cheminement pour le travail scénique et la direction d’acteurs ; que chaque instant qui passe ait la force et la lumière des souvenirs les plus forts et les plus tenaces de Tom ; comme un alchimiste, il en joue, les triture, y insère des musiques appropriées et des images naïves qui annoncent les impressions qu’il a vécues. Nous allons suivre pas à pas les souffrances de l’auteur et comme lui, tenter de s’en échapper par la poésie. Du sourire aux larmes, dans un jeu subtil et délicat, voilà qui tranche avec l’image stéréotypée du réalisme brutal qui colle à Tennessee Williams.
Christophe Thiry


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